A deux, le chemin est plus doux… ou pas ! Le point de vue de Brigitte Carrere, co-autrice du guide « couple en crise ».
Pourquoi la relation de couple est-elle souvent complexe ?
Si je devais donner une raison essentielle, ce serait le fait que la relation de couple repose sur deux éléments de nature totalement différente :
– D’une part une organisation extrêmement codifiée, avec un fonctionnement qui répond à des attentes et des règles (sociales, psychologiques, légales…).
– D’autre part, un ciment de l’ensemble qui, par nature est volatile, fluctuant puisqu’il s’agit d’un sentiment, l’amour.
Vous comprenez aisément qu’il n’est pas simple de faire cohabiter ces deux aspects !
On y parvient, mais au prix de concessions et d’efforts s’opposant à l’idée d’un amour qui serait spontanément facile.
Vous développez le principe d’une chronologie « quasi obligatoire » pour qu’un couple accède à un épanouissement à long terme. Pouvez-vous nous la préciser ?
Le terme « quasi » est important. Parce qu’il est impossible d’affirmer que tous les couples suivent exactement les mêmes processus. Toutefois, on retrouve souvent ces trois périodes successives :
1) Une phase de passion (amour fou, idéalisation, papillons dans le ventre, éloignement douloureux… )
2) Une phase de lucidité (connaissance plus objective de l’autre, différenciation, fantasme qui s’évapore…)
3) Une phase de sérénité (partage, acceptation de l’autre tel qu’il est, communication avec écoute vraie…), censée durer longtemps.
On passe facilement de l’une à l’autre ?
Evidemment, non… Ce serait trop beau ! C’est justement cette difficulté qui explique un certain nombre de crises. Abandonner ses rêves, se confronter au quotidien, accepter les particularités de son ou sa partenaire, s’avère plutôt rude. Si l’on ne s’y prépare pas un tant soi peu, on prend des risques.
Un vrai travail à long terme alors ?
Oui, mais les efforts peuvent (et doivent) valoir le coup. Pas question de souffrir en permanence ! Le plaisir d’être ensemble et la stimulation que l’un apporte à l’autre, nécessitent de rester majoritaires. Dans le cas contraire, on ne parle plus de « crises » mais de « désamour »…
Et pour le court terme, c’est à dire pour les inévitables conflits ponctuels, auriez-vous des recommandations pratiques ?
J’en citerai une qui me semble primordiale : lors d’une dispute, et même si l’on est envahi par sa colère, on garde dans un coin de la tête l’idée d’éviter de dire ou de faire quelque chose que l’on pourrait regretter plus tard. Pas de décision hâtive, de jugement péjoratif, d’humiliation, de réflexion vexante et bien sûr, pas de violence. Il y en a beaucoup d’autres, d’ailleurs, notre guide regorge de conseils. Du simple, du plus complexe, du rapidement efficace et du plus en profondeur… Le tout à partir de situations aussi variées que celles que nous vivons tous à un moment ou à un autre.
On garde espoir alors ?
Bien sûr ! Des solutions existent, ce serait dommage de passer à côté… Et puis, la route est quand même plus agréable à deux, non ?
Explications, témoignages, et avis d’experts dans le guide “Toi et moi, on s’explique. Le couple en crise »
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